Selon Yannick Bergeron du media ICI Québec (Radio-Canada), Rodier Forest, soupçonné d’être un important trafiquant de cocaïne à Québec, est toujours en cavale, tandis que ses proches ont échoué à récupérer ses actifs, d’une valeur dépassant un million de dollars. Selon son père, l’homme de 32 ans se trouverait actuellement au Japon.
En décembre 2023, l’Escouade nationale de répression du crime organisé (ENRCO) a procédé à l’arrestation de deux femmes à la suite de perquisitions. Au cours de l’opération, les policiers ont saisi 4 kilos de cocaïne, ainsi que des sommes importantes, dont 615 000 dollars canadiens et 1500 euros en liquide. Cependant, Rodier Forest n’a pas été arrêté.
Son père, Jean-Pierre Forest, a contesté la saisie des biens devant la Cour supérieure, cherchant à annuler les mesures prises par le Procureur général du Québec (PGQ) pour confisquer l’argent et les biens acquis illégalement. Ces saisies incluent des chalets, qui auraient été achetés avec des fonds issus de la vente de drogue. L’un des chalets, mis en vente pour 799 000 $, a été bloqué par le PGQ.
Les proches de Rodier Forest ont tenté de convaincre le juge Clément Samson que la saisie devait être annulée, alléguant des incohérences dans la déclaration policière. Toutefois, le juge a jugé crédible le témoignage du sergent-détective Bernard Beaulieu, du Service de police de la Ville de Québec, et a rejeté celui de Jean-Pierre Forest. Ce dernier affirmait avoir tenu la comptabilité des affaires de son fils, prétendant que les fonds investis étaient issus de transactions légales. Cependant, les documents qu’il a présentés étaient incomplets et confus, et son témoignage n’a pas convaincu le tribunal.
Jean-Pierre Forest a également été critiqué pour des incohérences concernant ses déclarations fiscales. Le juge a soulevé des doutes sur la véracité de ses affirmations, notamment concernant la production des déclarations fiscales de 2023, qu’il a prétendu avoir préparées sans avoir parlé à son fils.
Le juge a retenu que, selon les résultats de l’enquête, Rodier Forest était un coordonnateur à temps plein d’un réseau de trafic de cocaïne à Québec, supervisant une équipe d’environ dix personnes. Le sergent-détective Beaulieu a détaillé le mode de vie de Forest, notant des mouvements financiers suspects, avec environ 750 000 $ passant par son compte personnel en peu de temps. Ces fonds ont servi à financer des voyages dont les destinations restent floues.
L’enquête policière suggère également des activités de blanchiment d’argent, notamment via des transactions en liquide. Le tribunal a rejeté les explications de Jean-Pierre Forest concernant un dépôt de 500 000 $, affirmant que cela ressemblait à du blanchiment d'argent, en l'absence de justificatifs valides.
Bien que les autorités n’aient pas encore retrouvé Rodier Forest, les deux femmes arrêtées, Élizabeth Esber et Sylvie Bolduc Bossé, seront jugées pour trafic de stupéfiants. Leur enquête préliminaire est prévue pour le début de l’année 2025.